Chapitre I
C'est sur ces mots quelque peu communs que je commencerais dès à présent à vous conter chaque jour un peu de moi.
Parfois ce sera intéressant, le plus souvent ce le sera beaucoup moins, mais rien que l'idée que certains pourront lire le dégueulis de mes humeurs me touche profondément. C'est pourquoi, cher lecteur, qui peut être ne sera qu'imaginaire, je m'adresserais à vous.
Commençons par le début:
Je me nomme Pandora, ce qui n'est ni un secret, ni une chose que je souhaite garder pour moi sur la toile, car pour moi le prénom est un qualitatif. Cela fait bientôt 22 ans que je suis née un jour de Février, mais mon âge me froisse, j'ai donc décidé récemment que je n'aurais plus d'âge, à part celui que l'on me donne, et une date de référence pour l'administration, pour prouver que je suis bien moi. Ma naissance est aussi un sujet tabou, j'avoue moi même ne pas en connaitre la raison, et le récit que l'on m'en fait change selon qui me la raconte. Ceci dit j'ai en moi le souvenir d'avoir ouvert les yeux pour la premiere et vu la lumière. Faut il une raison à sa naissance? Certains vous diront que non, mais pour moi, un être doit venir au monde pour une raison, que ce soit de complaire le besoin égoïste de ses parents, ou permettre une lignée de se perpetuer, ou encore pour accomplir une mission. J'aime croire en cette dermiere option, car s'il est bien une chose que je sais, c'est que je n'ai pas fait le bonheur de mes parents! Je ne les connais que très peu, et j'ai été adoptée par ma Grand Mère à l'âge de trois ans.
Je suis née dans ce pays controversé que sont les Etats Unis, et je suis venue vivre en France après mon adoption, car ma Grand Mère est française. Sur une note plus cocace, remarquez, cher lecteur, que je suis donc devenue légalement la soeur de ma mère et de mon oncle, que je suis la cousine et la tante de ma cousine, ainsi que la soeur et la tante de ma demi soeur et de mon demi frère... compliqué n'est-ce pas? Ne vous en faites pas ce n'est que le début!
A mon arrivée en France, j'ai fait une scolarité exemplaire jusqu'en seconde, où j'ai fait la rencontre de ma crise d'adolescence. Enfant (entendre par la jusqu'à mes 14 ans), j'ai vécu dans une sorte de bulle ou j'ai façonné mon univers, bâti de grands rêves. J'ai toujours vécu un peu en décalage avec mes semblables, je n'ai eu que très rarements des amis qui valaient la peine d'être gardés, ils ne me comprenaient pas et tentaient de me changer. Soit, j'ai essayé, mais je m'ennuyais plus que je ne m'amusait. C'est à ce moment la je pense que j'ai perdu l'espoir un jour de trouver mon âme soeur, qui ne serait pas gâchée par un quelconque sentiment de pitié, de complaisance ou pire encore par les sentiments enflammés de la passion amoureuse. Attention je ne dis pas que je rejette l'amour, mais je ne conçois pas l'âme soeur comme un /une amante. C'est spirituel, pas physique. Aujourd'hui encore, je la cherche, et peut-être, cher lecteur, est-ce vous?
Ma solitude et ma mélancolie chronique ont donc commencé très tôt, et bien que j'en ai parfois souffert, elles me constituent et j'avoue avoir peur de les quitter. J'aime à me porter en dérision et dire de moi même que je suis handicapée socialement, ce qui n'est ni tout à fait faux, ni tout à fait involontaire. Paradoxalement, j'ai toujours eu le "cul chaud", et je n'ai jamais eu à me faire de mon célibat, inexistant depuis 6 ans.
Revenons donc à mon enfance; je m'étais créé un univers autour de mes lectures, essentiellement des classiques de la littérature du XIXeme pour enfants et adolescents (La petite Princesse, les livres de la Comtesse de Ségur, Charles Dickens...), des contes de fées ou encore les Lengendes Arthuriennes et la Mythologie Grecque. Aujourd'hui je pense que j'aimais ces lectures car je pouvais souvent m'identifier aux héros qui souvent étaient orphelins ou avaient une imagination débordante, ou les deux. J'ai eu la chance d'aller en classe Européenne au Primaire, ce qui fait que j'ai pu apprendre l'Italien et voyager en Italie très jeune, ce qui à définitivement marqué ma vie. Je me souviens de mon premier séjour, à Rome, où la Chapelle Sixtine était en restauration, et outre l'écrasement que produisait la foule et les fresquesmajestueuses sur une enfant de 8 ans, j'ai été écrasée par une révélation: une jeune fille était sur un échafaudage, nettoyant délicatement les fresques de Michelangelo. Je pense qu'a ce moment là ce qui me poussa vers cette envie du métier, c'était la proximité normalement interdite qu'elle avait avec l'oeuvre, et ce côté "docteur de l'art".
Plus tard, sachant que cela demandait des années d'études j'abandonnais ce projet, mais aujourd'hui je le regrette et je souhaite le reprendre. J'étais allée en section Arts Appliqués au Lycée spécialement pour ca, mais avec du recul cela m'a plus perdue qu'autre chose, car la formation était axée sur le design, et malgrès les 4h d'Histoire de l'art hebdomadaires, aucune autre des matières artistiques ne confirma ma vocation. A ce moment la, je me suis tournée vers le stylisme, qui reste aujourd'hui une option d'avenir, mais je ne le sens pas. J'aime les travaux manuels, dont la couture, mais je les aime pour moi. Coudre pour les autres est une torture: mon travail n'est jamais assez bien fait pour etre "vendable", et une fois le produit fini, je suis frustrée de laisser ma création/créature s'en aller.
Après mon Bac, je n'est pu aller en BTS mode comme je l'aurais souhaité car ma grand mère ne voulait pas que je parte seule de la ville ou on était. Je ne voulais pas non plus faire un BEP couture, car à l'époque j'avais une sorte de fierté mal placée, résidus d'une ex premiere de la classe. J'ai donc débarqué en Fac de lettres, ou j'ai tenu...2 mois. Non pas que ce n'étais pas interressant; ce n'étais juste pas pour moi. La rentrée qui suivit, apres un déménagement à l'autre bout de la France et une année sabatique de débauche, j'allais en Fac d'Histoire, encore une fois non par choix, mais par obligation. J'ai tout de même validé cette étape... L'an d'après encore, je fus finalement tentée par un BEP mode, que j'eus haut la main. L'an dernier, après un autre déménagement je retournais en Fac d'histoire pour faire face à un fiasco total, et je me retrouve cette année en proie aux doutes quant à mon avenir.
Je suis actuellement à la recherche d'un emploi pour préserver mon autonomie, ma vie de couple... pour l'instant R.A.S.
Sur ce Lecteur, je vous souhaite de ne pas vous être trop ennuyé,
De profundis,
Precious Maiden
